lundi 25 mars 2013

Islam et conflit



Tariq Ramadan: «Ce que font les djihadistes au Nord-Mali n’est pas l’Islam.»

La conférence sur « l’urgente nécessité de repenser l’éthique islamique, la spiritualité et la loi » tenue à Dakar le 11mars 2013, a été l’occasion pour Tariq Ramadan d’expliquer  la position de l’Islam concernant le conflit malien.
« J’ai clairement pris position par rapport à la situation au Mali. Il ne faut pas minimiser la portée de certains groupuscules qui ne sont pas seulement des djihadistes mais en réalité des gens qui utilisent la religion musulmane pour valider certains actes en contradiction totale avec l’Islam et les enseignements du prophète (PSL) », a-t-il défendu.
Selon le professeur d’études islamiques contemporaines « Ce que font les djihadistes au Nord-Mali n’est pas l’Islam car l’Islam n’est pas une religion de violence. L’Islam de l’Afrique occidentale n’est ni violent ni littéraliste. L’Afrique n’a pas cette histoire, elle n’a pas ses racines dans un Islam violent. »
 Ainsi l’islamologue estime que « l’Islam n’est pas exclusif. Il accepte toutes les cultures, toutes les langues même si la langue arabe est celle du Coran. La culture enrichit la religion. Nous devons garder nos propres langues tout en restant croyant et pratiquant ».
Le professeur Ramadan exhorte également les musulmans à mieux s’imprégner des textes sacrés. Le problème de l’Islam reste le comportement de certains musulmans qui ignorent la religion et le Coran. « Beaucoup de gens sont musulmans de  corps et non de cœur, or, prier c’est se souvenir de Dieu et faire corps avec lui. Nous devons arriver à une libération psychologique, car notre véritable problème c’est notre conscience morale », a-t-il dit.
«On ne pourra ni devant Dieu ni face à notre conscience, dire que l’Occident est à l’origine de la corruption en Afrique. Nous sommes les premiers à revendiquer une appartenance à une religion exceptionnelle, pourtant dans la pratique nous en sommes loin. La corruption commence dans le quotidien de notre vie, la façon dont nous nous comportons devant la loi et devant les institutions. L’éthique doit être un credo permanent du musulman », a conclue Tariq Ramadan.
Ousmane Badiane/ Mariama Diémè